Se mettre à son compte, devenir son propre patron… sont quelques-unes des expressions qui symbolisent le passage du statut de salarié à celui d’entrepreneur. Les motivations du créateur d’entreprise sont diverses. Il est parfois un cadre senior au chômage qui, fort de son expérience et devant les difficultés à décrocher un travail en entreprise, décide de monter sa propre structure. Il est aussi un jeune plein d’imagination qui ne se reconnaît pas dans les postes offerts par les sociétés.
Le succès de l’auto-entreprenariat souligne combien les profils sont variés et l’envie de « se lancer » réelle.
Mais, quelles que soient ses motivations, le créateur d’entreprise doit savoir qu’il embarque pour une véritable aventure, à la fois belle et semée d’embûches.
La première -et incontournable- étape est celle du business plan. C’est lui qui décide de la viabilité ou non du projet de création. Il oblige à évaluer ses charges, ses produits, à anticiper le fonctionnement et le potentiel développement de la société. Il est également un outil de crédibilité lors de la recherche de financements et de partenariats.
Le business plan ne doit pas être bâclé. A l’instar de l’ensemble de la phase amont de la création d’entreprise, il est indispensable de temporiser, de prendre conseil auprès de professionnels (avocats, experts-comptables, chambres de commerce et de métiers…) et d’examiner à chaque instant les différentes options qui s’offrent (louer un local professionnel ou non, se lancer en individuel ou choisir un statut sociétal…). Il ne faut pas hésiter à participer aux salons professionnels, à s’inscrire à des ateliers ou tables rondes proposées par Pôle Emploi et sa commune. Internet est aussi un excellent canal d’informations : l’inscription à des listes de diffusion ciblées, le surf sur les forums spécialisés… autant de démarches qui fournissent d’utiles renseignements et mentionnent les événementiels traitant de la création d’entreprise.
Cette récolte de données permet de décider deux points fondamentaux : opter entre avoir des associés et se lancer en individuel, d’une part, et déterminer le statut juridique le mieux adapté à sa situation personnelle et l’activité envisagée, d’autre part.
L’aventure entrepreneuriale peut tout à fait se vivre à plusieurs. Mais attention, être amis ne suffit pas, être d’anciens collègues entretenant d’excellents rapports pas davantage. Même si on les anticipe correctement, il y aura des conflits, des discussions et des points de désaccord (sur la stratégie commerciale, par exemple). Autant, se répartir dès le départ et de façon formelle les responsabilités. Se lancer à plusieurs nécessite d’être très précis dans l’attribution des rôles de chacun et la distribution des besoins de la future entreprise.
Qu’elle se fasse en solo ou pas, la société peut être créée selon différents statuts : structure à responsabilité limitée, montage avec un capital social, apports en numéraires et nature plus ou moins élevés… La détermination de la forme juridique est un moment-clef. Si l’on est novice en droit, il vaut mieux faire valider ses statuts par un professionnel. C’est ainsi que l’on évite certaines mauvaises surprises ultérieures (charges sociales plus élevées que prévu et qui grèvent fortement le budget…).
Parallèlement, il convient de trouver les financements. Si la création d’entreprise est une aventure pacifique, son nerf est le même que celui de la guerre ! Avant de solliciter des aides, il faut avoir bouclé le dossier financier comportant le compte de résultat, le plan d’investissement et le plan de trésorerie. Surtout, il faut savoir faire le tri dans la pléthore d’aides existantes : certaines sont régionales, d’autres communales, certaines émanent d’organismes de formation, d’autres d’établissements d’insertion, certaines sont sous forme de chèques-conseils (qui permettent de régler les honoraires d’avocats et d’experts-comptables), d’autres correspondent à des allègements de charges… Toutes ces aides correspondent à des dossiers fastidieux à remplir, nécessitent des déplacements auprès des guichets administratifs et prennent un temps précieux. Le ciblage des aides fait donc également partie intégrante de la bonne anticipation à la création.
La phase préparatoire ne serait pas vraiment finalisée sans la mise en place d’une publicité et d’une communication adéquates. Se faire connaître est coûteux, y compris du point de vue du temps que l’on va y consacrer. En plus, selon le média privilégié (journal local, internet, affichettes, phonings…), le budget ne sera pas le même. Posséder un carnet de clients pré-existant est un atout. En son absence, il ne faut bien sûr pas négliger le bouche à oreille.
Le dernier conseil au créateur : savoir garder la tête froide et ne pas se laisser détourner de son projet. Il ne faut pas écouter les Cassandre mais se fixer des objectifs à très court terme et se motiver quotidiennement en se rappelant les raisons de l’aventure.