Les entreprises rechignent encore à verdir leurs flottes de véhicules

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Principaux émetteurs de gaz à effet de serre en France – 39% des émissions totales du pays selon l’ADEME – les transports s’imposent comme l’un des leviers phare pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Or, malgré les mesures mises en place dans le cadre de la loi LOM dans un objectif de verdissement des flottes automobiles professionnelles, les entreprises résistent encore au virage de l’électrique.

Le verdissement nécessaire mais non moins difficile des flottes professionnelles

Les obligations de renouvellement « vert » des flottes de véhicules

La loi d’orientation des mobilités (LOM) prévoit des mesures de « verdissement » des flottes des véhicules d’entreprise. Concrètement, les entreprises gérant une flotte de plus de 100 voitures particulières et/ou utilitaires légers doivent, lors du renouvellement annuel de leur parc, acquérir ou utiliser des véhicules à faibles émissions dans les proportions minimales suivantes :

  • 10 % de véhicules propres à partir du 1er janvier 2022 ;
  • 20 % à partir du 1er janvier 2024 ;
  • 35 % à partir du 1er janvier 2027 ;
  • 50 % à partir du 1er janvier 2030.

Le retard des entreprises quant à l’électrification de leurs parcs de véhicules

Déjà, « sur le Top 100 des plus grandes flottes de France, 58 n’atteignent pas leurs objectifs légaux de verdissement pour 2022 ». C’est le triste constat de l’ONG Transport & Environnement, qui dénonce dans un rapport les entreprises dont les flottes de véhicules ne respectent pas les obligations de verdissement de la loi LOM.

Pourquoi les entreprises résistent-elles à l’électrique ?

Un coût d’usage élevé

Le prix des véhicules électriques s’impose comme la première problématique des professionnels :

  • À l’achat, le surcoût d’une voiture électrique neuve est en moyenne de 16 000 € par rapport à un thermique (source : France Stratégie) ;
  • En leasing, le loyer est environ 54 % plus élevé pour un véhicule électrique par rapport à son homologue thermique (source : Transport & Environnement).

En termes de coût d’usage, indicateur essentiel pour les entreprises, l’électrique perd encore des points. Prix d’achat, financement, fiscalité, valeur de revente, assurance, entretien… En prenant en compte tous ces critères, l’Observatoire du véhicule d’entreprise estime le coût d’utilisation d’une Renault à 0,419 € par kilomètre, contre 0,387 € pour une Clio essence et 0,385 € en version diesel.

À ces dépenses faut-il encore prévoir d’autres investissements, comme installer des bornes de recharge. Pour Les Formules, le spécialiste de la LLD professionnel sans apport, il convient également de « former les équipes à l’utilisation des véhicules électriques, de sorte à planifier les trajets, cartographier les points de recharge, etc. ». Autant de frais à prendre en compte dans la transition électrique.

Un nombre de bornes de recharge encore insuffisant

Le 5 mai, la France atteignait la barre des 100 000 bornes de recharge électrique. Seulement, ces bornes sont jugées :

  • insuffisantes pour près de 1,2 million de véhicules électriques ou hybrides rechargeables en circulation, d’autant plus que les bornes de recharge rapide ne représentent que 9 % des bornes installées,
  • mal positionnées (moins de 5 000 bornes en Centre-Val-de-Loire par exemple),
  • de qualité relative entre les bornes non branchées, défectueuses, incompatibles avec la voiture …
  • Autant d’écueils qui suscitent de l’incertitude voire de la méfiance de la part des entreprises vis-à-vis du verdissement de leurs flottes.

Une autonomie trop faible

En moyenne, un véhicule électrique équipé d’une batterie de 50 kWh affiche une autonomie de 300 kilomètres, qui peut s’élever à 350 kilomètres sur route et descendre à 250 kilomètres sur autoroute. Des distances bien insuffisantes comparativement aux modèles thermiques, et même rédhibitoires pour des commerciaux et autres professionnels amenés à parcourir quelques centaines de kilomètres chaque jour.

Le verdissement des flottes professionnelles : quid de l’avenir ?

Après les mesures en faveur du verdissement des flottes professionnelles, l’accélération de l’électrification de la France et de l’Europe, et le durcissement progressif des normes anti-pollution, l’avenir automobile sera électrique ou ne sera pas ! Du côté des entreprises, au-delà du bilan carbone, les émissions de CO2 risquent de devenir une métrique de suivi obligatoire dans un avenir proche.

Les prémices d’une ère de transports propres sont bien là. Encore faut-il attendre des autonomies plus intéressantes et un réseau de bornes plus mature pour permettre aux entreprises de se conformer plus volontairement à la loi et participer plus activement à la lutte contre le réchauffement climatique.

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