Négocier les frais bancaires de son entreprise est une démarche essentielle pour optimiser ses dépenses et améliorer sa rentabilité. Les frais fixes et variables peuvent représenter une charge importante, mais ils ne sont pas figés et peuvent être réduits en adoptant les bonnes stratégies. Découvrez dans cet article les astuces et méthodes pour négocier efficacement avec votre banque.
Pourquoi et quels frais négocier pour votre entreprise
Les frais bancaires représentent un poste de dépenses non négligeable pour les entreprises, surtout les PME. Bien que ces frais soient détaillés dans les brochures tarifaires, ils ne sont pas figés et peuvent varier significativement d’une entreprise à l’autre, y compris au sein d’une même banque. Négocier intelligemment vos frais bancaires peut donc vous permettre de réaliser des économies substantielles.
Des frais bancaires qui pèsent lourd sur les PME
Les frais fixes tels que les frais de tenue de compte, les frais de banque à distance ou encore les frais d’actualisation du compte peuvent rapidement représenter une charge importante pour les petites et moyennes entreprises. Selon une étude, les PME réalisant entre 2 et 4 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel payent en moyenne entre 2 000 et 3 000 € de frais fixes par compte bancaire chaque année. Un montant considérable qui justifie de se pencher sérieusement sur la question.
Outre les frais fixes, les entreprises payent également des frais variables sur leurs flux, appelés « commissions de mouvement ». Prélevées sur chaque opération débitrice, ces commissions sont indexées sur le volume de transactions. Leurs taux varient généralement entre 0,05% et 0,35% par mouvement. Plus votre activité génère un volume important d’opérations, plus le total de vos commissions de mouvement sera élevé.
Cibler les bons frais à négocier
Si les frais fixes sont souvent les plus compliqués à faire baisser, vous pouvez néanmoins tenter de négocier une dispense temporaire ou un remboursement partiel, à défaut d’obtenir une réduction pérenne. Les frais d’actualisation du compte se négocient également selon le chiffre d’affaires de l’entreprise.
Mais le plus gros potentiel d’économies réside dans la négociation de vos frais variables, en particulier le taux de vos commissions de mouvement. Chaque dixième de point de pourcentage gagné peut faire une grande différence à la fin de l’année. La marge de négociation sera d’autant plus grande que vous confiez un volume important de flux à votre banque.
Enfin, les frais liés aux financements tels que les frais de dossier ou le taux d’intérêt peuvent aussi faire l’objet de tractations, surtout si vous avez des offres concurrentes. L’essentiel est de faire preuve de flexibilité dans la négociation pour trouver un terrain d’entente avec votre banquier.
Comment préparer votre négociation bancaire efficacement
Négocier ses frais bancaires peut sembler une tâche ardue mais elle s’avère souvent payante pour les entreprises. Un peu de préparation et une bonne compréhension des objectifs de votre banquier vous aideront à obtenir de meilleures conditions tarifaires.
Préparez-vous en cernant vos besoins et les attentes de votre banquier
Avant d’entamer les discussions avec votre chargé d’affaires, faites le point sur vos principaux besoins bancaires : types de comptes, de services, volume de transactions, besoins de financement, etc. Cela vous permettra d’identifier les frais sur lesquels vous avez le plus de marge de négociation.
Ensuite, essayez de vous mettre à la place de votre banquier. Il a des objectifs commerciaux à atteindre, en ouvrant de nouveaux comptes, en vendant certains produits. Montrez-lui comment vos demandes peuvent l’aider à remplir ses propres objectifs. Par exemple, si vous êtes prêt à domicilier de nouveaux flux chez lui en échange d’une baisse de tarifs.
Utilisez un maximum de services pour renforcer votre position
Plus la part de votre activité bancaire confiée à un établissement est importante, plus vous aurez de poids dans la négociation. Pensez à tous les services que vous pourriez regrouper au sein de la même banque :
- Comptes courants professionnels pour vos besoins quotidiens
- Comptes d’épargne ou à terme pour placer votre trésorerie
- Crédits d’investissement ou de trésorerie
- Solutions de paiement : TPE, encaissements par carte, prélèvements…
- Produits d’assurance et de prévoyance proposés par la banque
Si la banque voit que vous êtes un client fidèle qui lui confie une part substantielle de son activité, elle sera plus encline à vous accorder des conditions avantageuses. À l’inverse, si vous n’y avez qu’un simple compte courant, votre marge de manœuvre sera plus limitée.
Inscrivez-vous dans une relation de long terme avec votre banque
Montrez à votre banquier que vous souhaitez établir un vrai partenariat dans la durée, pas seulement obtenir une réduction ponctuelle de tarifs. Partagez avec lui vos projets, vos perspectives de croissance. S’il voit que votre entreprise a du potentiel et que vous lui faites confiance, il sera plus disposé à vous consentir de bonnes conditions dès maintenant.
Plus il vous connaîtra, mieux il cernera vos besoins. N’hésitez donc pas à le rencontrer régulièrement, à partager avec lui vos résultats, vos succès. Cette vision à long terme augmentera significativement vos chances de succès lors des négociations tarifaires.
En résumé, quelques clés pour réussir votre négociation bancaire
- Préparez-vous en identifiant vos principaux besoins et en cernant les attentes de votre banquier
- Utilisez un maximum de services bancaires pour renforcer votre pouvoir de négociation
- Inscrivez la négociation dans le cadre d’une relation de partenariat à long terme avec votre banque
En appliquant ces principes, vous maximiserez vos chances d’obtenir les meilleures conditions tarifaires possibles, tout en préservant une relation de qualité avec votre banque sur le long terme.
Stratégies avancées pour réduire les frais variables
Pour commencer, un examen attentif de vos relevés de compte et de votre contrat bancaire est essentiel. Vous y découvrirez le détail des différents frais et commissions qui vous sont facturés :
- Services de banque à distance
- Agios et intérêts débiteurs
- Frais de virement et prélèvement
- Cotisations carte bancaire et assurances associées
- Commissions d’intervention et rejets de prélèvement
Certains de ces services ne vous sont peut-être pas indispensables. Si votre banque vous facture un package d’options dont vous n’avez pas l’utilité, n’hésitez pas à demander la suppression des services superflus. Même chose pour les assurances carte bancaire qui font souvent doublon avec d’autres contrats.
Des réflexes à adopter au quotidien
Limiter certains usages permet aussi d’alléger la note :
- Respectez le nombre de retraits gratuits autorisés hors de votre banque, au-delà les frais sont souvent élevés
- Évitez si possible les découverts qui génèrent des agios importants. Négociez une autorisation de découvert pour des frais moindres
- Regroupez vos virements permanents et ponctuels pour en limiter le nombre
Si votre banque refuse de revoir ses tarifs à la baisse, la mise en concurrence reste l’arme ultime. Elle permet souvent d’obtenir de meilleures conditions. N’hésitez pas à faire jouer cette concurrence aussi bien au sein de votre banque actuelle, qu’en comparant les offres d’autres établissements, notamment sur internet.
Les banques en ligne, une alternative compétitive
Aujourd’hui, de plus en plus de banques 100% en ligne proposent des offres taillées pour les professionnels et les petites entreprises. Sans agences physiques, leurs frais de structure réduits leur permettent d’offrir des tarifs très attractifs par rapport aux banques traditionnelles :
| Type de frais | Banque classique | Banque en ligne |
|---|---|---|
| Tenue de compte | 15 à 30€ / mois | Souvent gratuit |
| CB classique | 35 à 50€ / an | Gratuit ou 10-20€ max |
| Virement SEPA | 3 à 6€ / virement | Gratuit en illimité |
Elles offrent en général des services de facturation, de gestion et de compatibilité intégrés très complets, ainsi qu’un accompagnement personnalisé pour les créateurs d’entreprise.
En conclusion, pour optimiser durablement vos frais bancaires pro, les meilleures stratégies consistent à ajuster finement vos besoins aux services utilisés, adopter les bons réflexes au quotidien et mettre les banques en concurrence, notamment en étudiant les offres à tarifs réduits des banques en ligne. Des économies substantielles à la clé sur le long terme !
L’essentiel à retenir sur la négociation des frais bancaires pour son entreprise
Réduire ses frais bancaires est un levier non négligeable pour améliorer la rentabilité de son entreprise. En préparant soigneusement sa négociation, en ciblant les bons frais et en utilisant des stratégies adaptées, il est possible d’obtenir des réductions significatives. La relation de confiance avec son banquier et l’utilisation de services bancaires variés renforcent le pouvoir de négociation. À l’avenir, le développement de la concurrence et des offres digitales pourrait faciliter encore la réduction des frais pour les entreprises.