La formation en entreprise est un processus essentiel permettant aux salariés d’acquérir les compétences nécessaires à leur activité professionnelle. En France, elle est rigoureusement encadrée et obligatoire pour les entreprises, qui doivent planifier et financer la formation de leurs employés. Dans cet article, nous aborderons les raisons de cette obligation et les modalités de financement de la formation professionnelle en entreprise.
Qu’est-ce que la formation en entreprise ?
La formation professionnelle en entreprise est un processus d’apprentissage essentiel permettant aux salariés d’acquérir de nouvelles compétences et connaissances indispensables à l’exercice de leur activité professionnelle. Au-delà de l’adaptation au poste de travail, elle offre la possibilité aux employés d’assimiler des savoir-faire et savoir-être qui favoriseront leur évolution hiérarchique au sein de l’entreprise.
Les différents dispositifs de formation professionnelle
Ce processus de développement des compétences peut s’articuler autour de différents dispositifs :
- Les stages et plans de formation internes mis en place par l’entreprise elle-même
- Les contrats en alternance comme l’apprentissage ou la professionnalisation, combinant formation théorique et pratique en entreprise
- Les congés individuels de formation permettant au salarié de s’absenter pour suivre la formation de son choix
- Le compte personnel de formation (CPF) donnant droit à des heures de formation mobilisables par le salarié tout au long de sa carrière
Une obligation légale pour les entreprises
En France, la formation professionnelle continue est une obligation pour les entreprises. L’employeur doit ainsi :
- Assurer l’adaptation des salariés à leur poste de travail
- Veiller au maintien de leur capacité à occuper un emploi, au regard notamment de l’évolution des technologies
- Proposer des formations qui participent au développement des compétences
Pour financer ces actions de formation, les entreprises doivent verser chaque année une contribution à des organismes collecteurs (OPCO). Le montant varie en fonction de la taille de l’entreprise :
Effectif de l’entreprise | Taux de contribution |
---|---|
Moins de 11 salariés | 0,55% de la masse salariale |
11 salariés et plus | 1% de la masse salariale |
Une déclaration annuelle obligatoire
Chaque année, les entreprises sont tenues de faire une déclaration auprès des services fiscaux pour justifier des montants consacrés à la formation professionnelle. Le défaut de déclaration ou le non-respect des obligations de financement exposent à des sanctions.
La formation professionnelle est donc un enjeu stratégique et une obligation légale pour les entreprises, leur permettant de développer les compétences de leurs collaborateurs et d’assurer leur employabilité sur le long terme. Un investissement crucial pour rester compétitif et s’adapter aux évolutions
Comment organiser efficacement la formation en entreprise ?
En France, la formation en entreprise est encadrée de manière rigoureuse par la législation. Les entreprises ont l’obligation de planifier et de financer la formation de leurs salariés, que ce soit via des contributions à des organismes collecteurs ou par la mise en place de formations internes. Chaque année, les budgets alloués à la formation doivent être déclarés, sous peine de sanctions légales pour l’entreprise.
Les obligations de l’employeur en matière de formation
L’employeur a plusieurs responsabilités concernant la formation de ses salariés :
- Assurer l’adaptation des salariés à leur poste de travail
- Veiller au maintien de leur capacité à occuper un emploi, au regard notamment de l’évolution des technologies
- Proposer des formations qui participent au développement des compétences
Ces formations peuvent entrer dans le cadre du plan de développement des compétences de l’entreprise. L’employeur doit consulter le comité social et économique (CSE) sur ce plan.
Le financement de la formation en entreprise
Plusieurs dispositifs existent pour financer la formation professionnelle :
- Les contributions obligatoires des entreprises, calculées en fonction de leur masse salariale (0,55% pour les entreprises de moins de 11 salariés, 1% au-delà). Ces contributions sont collectées par les opérateurs de compétences (OPCO).
- Le compte personnel de formation (CPF), alimenté en euros et mobilisable par le salarié pour suivre une formation certifiante.
- Les aides de l’État (FNE-Formation) et des régions pour certains publics ou secteurs.
L’organisation pratique des actions de formation
Pour mettre en œuvre les formations, l’entreprise peut faire appel à un prestataire externe ou les organiser en interne si elle dispose des ressources nécessaires :
Formation externe
- Avantage : expertise et moyens des organismes de formation
- Inconvénient : coût souvent élevé
Formation interne
- Avantage : maîtrise du contenu et de la pédagogie
- Inconvénient : nécessité d’avoir une structure dédiée
Dans tous les cas, il est essentiel de définir précisément les objectifs et modalités de la formation en lien avec les besoins de l’entreprise et des salariés. Un suivi et une évaluation des actions menées permettent d’en mesurer l’efficacité.
Pourquoi la formation est-elle obligatoire ?
La formation professionnelle continue est un enjeu majeur pour les entreprises et leurs salariés. Malgré son caractère obligatoire, elle suscite parfois des déceptions lorsque les attentes ne sont pas remplies. Il est donc essentiel de bien préparer et choisir ses formations pour en tirer tous les bénéfices.
Des formations pas toujours à la hauteur des attentes
En 2023, 59% des salariés français ont bénéficié d’une formation professionnelle selon l’Insee. Pourtant, nombre d’entre eux expriment une certaine insatisfaction à l’issue de ces formations. Les raisons invoquées sont multiples :
- Contenu pas assez en lien avec les besoins et aspirations des salariés
- Manque d’applicabilité des connaissances acquises au quotidien
- Formations utilisées comme « lot de consolation » en l’absence d’augmentation salariale
- Qualité inégale des formateurs
Ces expériences décevantes ont un effet démotivant pour les prochaines formations. Selon Marie Lacroix, docteure en neurosciences, « à chaque nouvelle formation bidon, on se démotive pour la prochaine ! »
Comment bien choisir sa formation ?
Pour éviter ces déconvenues, une bonne préparation en amont est indispensable. Le choix d’une formation doit se faire en coordination entre le salarié et son manager, en tenant compte :
- Du projet professionnel et des aspirations du salarié
- Des besoins en compétences liés au poste actuel ou futur
- Des ressources disponibles dans l’entreprise pour appliquer les acquis
Côté pratique, il est recommandé de consulter les sites spécialisés des organismes publics comme France Compétences ou l’Onisep, de se renseigner auprès de son service RH et de privilégier les formations certifiées ou recommandées via le bouche à oreille.
Les clés d’une formation réussie
Au-delà du choix initial, plusieurs facteurs contribuent à la réussite d’une formation :
- L’applicabilité des connaissances acquises dans son travail au quotidien
- Un formateur compétent maîtrisant les techniques d’animation et de transmission
- Des modalités pédagogiques adaptées (formations courtes, mélange présentiel/distanciel…)
- L’implication et la motivation du salarié
Même si elle n’est pas parfaite, la formation professionnelle apporte de nombreux bénéfices : montée en compétences, ouverture de perspectives, échanges entre pairs… Un juste équilibre est à trouver entre besoins individuels et collectifs pour faire de la formation un véritable levier de développement des compétences et de compétitivité pour l’entreprise.
Qui finance la formation en entreprise et comment ?
Le financement de la formation professionnelle en entreprise est une question cruciale pour le développement des compétences des salariés. En France, c’est principalement l’entreprise elle-même qui a la responsabilité de financer ces formations. Les budgets alloués dépendent notamment de la masse salariale et du secteur d’activité.
Des obligations légales pour les entreprises
Selon le Code du travail, chaque entreprise a l’obligation de participer au financement de la formation professionnelle continue de ses salariés. Elle doit y consacrer un pourcentage minimal de sa masse salariale brute, qui varie en fonction de la taille de l’entreprise :
- 0,55% pour les entreprises de moins de 10 salariés
- 1,00% pour les entreprises de 10 à 49 salariés
- 1,60% pour les entreprises de 50 salariés et plus, dont 0,20% consacré au CPF
Ces contributions sont collectées par les Opérateurs de Compétences (OPCO), qui financent ensuite les actions de formation. Chaque branche professionnelle est rattachée à un OPCO.
Des aides pour alléger les coûts
Pour soutenir les entreprises dans leur effort de formation, certains dispositifs permettent d’alléger les coûts :
Le Compte Personnel de Formation (CPF)
Alimenté en euros, le CPF permet à chaque salarié de suivre des formations certifiantes tout au long de sa carrière. Les coûts pédagogiques sont pris en charge par la Caisse des Dépôts sans avance de frais pour l’employeur.
Le FNE Formation
Le Fonds National de l’Emploi Formation peut financer jusqu’à 100% des coûts pédagogiques pour les formations visant le maintien dans l’emploi des salariés. Les conditions d’accès dépendent de la taille de l’entreprise.
Les subventions régionales
Certaines régions proposent des aides spécifiques pour la formation des salariés, notamment dans les PME et TPE. Les modalités varient selon les territoires.
Un investissement stratégique
Malgré ces différentes aides, le financement de la formation professionnelle reste un investissement significatif pour les entreprises. Mais c’est aussi un levier stratégique pour développer les compétences, favoriser l’employabilité des salariés et renforcer la performance globale de l’organisation. Un budget formation bien pensé et optimisé est donc un atout clé pour toute entreprise.
L’essentiel à retenir sur le financement de la formation en entreprise
La formation professionnelle en entreprise est une obligation légale en France, permettant aux salariés de s’adapter à leur poste, aux évolutions technologiques et de garantir leur reclassement. Son financement repose principalement sur l’entreprise elle-même, en fonction de sa masse salariale et de son secteur d’activité. Des aides et subventions, comme le CPF et les OPCO, peuvent alléger ces coûts. À l’avenir, il est probable que la formation continue gagne encore en importance, au vu des mutations rapides du marché du travail et des besoins croissants en compétences spécifiques.